Les gouttes de bulles ne coulent pas, en réalité elles remontent le courant comme un vieux film passé en marche-arrière. Elles s'envolent tels des coussins dans les airs, on a même l'impression tant le vent est fort, qu'elles rendront leurs derniers souffles une fois arrivées au sommet. Mais non. Vaillantes, elles s'agitent, se protègent, résistent aux chocs, bourdonnent de mille chuchotements, tel un nid d'abeilles en plein éveil. Etrange ballet que ces bulles d'écumes qui flottent et s'évaporent en même temps, comme celles que nous redoutons toujours de voir disparaître avec l'eau du bain. Alors on s'y accroche à cette moustiquaire de rêves. On caresse les bulles d'eau, on y regarde au travers, on soupire dessous doucement en espérant qu'elles puissent se disperser dans les airs tout aussi légèrement qu'une fleur de pissenlit. Parfois encore on y voit des tentacules que l'on aimerait éclater, de bulbes en bulbes, rien que pour entendre les petits gémissements de la bête, de ceux qui font rire les baleines. Définitivement ces gouttes de bulles médusent, emballent, pétillent, paradent...
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