La marche est un long apprentissage, de celle qui touche à l'émotion, comme l'image d'un parent qui te tends les bras et que tu remplaceras toute ta vie par une rambarde en bois, parfois en acier d'ailleurs mais ça c'est suivant l'humeur du moment. Pour ce détail de texture, ça ce n'est pas un choix puisque c'est posé là, que tu aimes ou pas, froid ou chaud, ça te touche, faut s'accrocher et puis voilà. Le plus difficile dans cette marche, ce n'est pas de gravir mais c'est d'accuser la descente. On se retient, on se concentre pour ne pas se laisser aller, alors que l'envie que tout aille plus vite ronronne en rythme au bord d'un talon haut. Passer le pas et être demain, maintenant. S'élancer, en silence, sans justifier d'une marche à suivre. Mettre ses pieds et sa tête à nu, en cadence comme une danse, rouge, exutoire. Légère et souriante. Écouter le bruit que son propre pas fait quand il en croise un autre et arrêter sa marche pour se poser au bord et y laisser ses maux. C'est humain de ne jamais vouloir trébucher.
Février 2009 - Sur cette photo Ladyblogue, merci à elle pour avoir accepté que je publie cette photo.
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