Croquer un parasol en guise de sucette à la fraise ou avoir plutôt
envie de retourner le globe pour y faire tourner la toupie, l'idée est
alléchante. J'aimerais trouver la bonne recette pour savoir marcher sur
l'eau glacée ou savoir planter ma paille pour boire un pépin sans
m'irriter le fond des papilles. La vie est plutôt salée quand on y
pense ou quand on ose y plonger. Donner son corps à l'eau comme au
sable, rester en suspend comme par flottement et glisser mes doigts, à
moitié, à la surface du rien et prendre le temps de se dire que c'est doux,
c'est frais, tellement d'ailleurs que le mot qui définirait cette
délicieuse sensation n'existe pas encore. Se laisser aller à rêver, au
salé... Je panse ma solitude ce soir au milieu de votre ronde. Les
nuages restent dans mes ombres. Pas si noires mes ailes, finalement ? Vivre
à l'écart tout en restant proche du monde qui m'entoure comme cette
belle immensité qui ne cesse de chanter son petit caractère, qui va et
qui vient, qui lèche, qui grignote, qui érode, qui soigne, qui fond par
le fond. Le magnétisme du corps sauve. Quelque chose m'appelle aux
abysses tout en me laissant plaquée à la surface. Garder cette tête hors
de l'eau est une issue intérieure. Se donner de l'oxygène pour mieux
expirer. La nage libre n'a jamais fait voler personne mais donne des
ailes au sable pour qu'il puisse enfin prendre son élan. La paille l'emportera.
Le sucré-salé est une association exquise. C'est moi allongée là, ramène ta fraise, arrête de respirer et viens nager.
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